Inciter les élèves à construire une carte

Si vous souhaitez que vos élèves réalisent une carte alors qu’ils n’en ont jamais fait, il y a une manière très simple de s’y prendre :

Il suffit de les accompagner dans la construction de la carte en travaillant en groupe, puis individuellement. Ainsi on permet aux élèves de découvrir l’outil tout en en faisant l’expérience.

Il est inutile de parler de « carte heuristique » ou de « carte mentale » avant de commencer. Ça pourrait les bloquer. Si les questions viennent après la séquence pédagogique alors on peut expliquer quel est cet outil et cette manière de présenter les choses. Mais il faut garder à l’esprit que la carte est à votre service et au service de la pédagogie, ce n’est pas un but en soi.

Imaginons que vous travailliez sur le thème « Etrange étranger » du livret « Visions de l’autre » (chp2)

1-Produire des idées

  •  Dans un premier temps, inscrivez au tableau le thème en grand et entourez-le d’un petit nuage (ou mur s’il est lisse en écrivant le thème sur une feuille A4).
  • Puis, distribuer des post-it aux élèves.
  • Annoncer le sujet et demandez-leur d’écrire les mots que leur évoquent « Etrange étranger ». Il faudra noter un mot par post-it. S’ils sont 25 en classe, limiter le nombre de post-it par personne à 3 par exemple, sinon il y aura trop d’infos à gérer ensuite.
  • Dès que cette phase est terminée demandez-leur de venir au tableau (où le mur) où vous avez écrit le sujet principal.

2-Réunir ce qui est épars

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Ils devront ensuite se lever et venir « coller » leurs idées tout autour, sans souci d’ordre ou de hiérarchie.

3-Thématiser et regrouper l’info

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Ensuite commence la phase où l’on s’interroge :

– y a-t-il des mots qui vont ensemble ? des idées qui se ressemblent ?

– sous quels thèmes pourrait-on les regrouper ?

A ce stade, il est important que ces mots viennent d’eux et qu’ils se reconnaissent dans les thèmes choisis. Même si vous avez préparé le sujet et que vous voulez qu’ils utilisent certains termes, il est important de les laisser les découvrir (posez-leur des questions pour qu’ils arrivent eux-mêmes à vos conclusions). Si ça ne fonctionne pas, utilisez leurs mots, pour que ce travail devienne LEUR carte.

Vous noterez le thème si possible sur un post-it d’une autre couleur ou d’une autre taille pour introduire une hiérarchie dans l’information. Si le thème change en cours de route, il faudra s’y adapter.
On est en plein bouillonnement cérébral…!

4-Dessiner la carte : aller du travail de groupe vers la carte individuelle

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On peut plus ou moins accompagner les élèves :

  • en distribuant une structure de carte vide avec les branches de premier niveau et deuxième niveau, puis compléter et continuer à ramifier si nécessaire.
  • en leur expliquant comment noter ces informations en suivant le schéma que vous dessinerez au tableau (la structure). Dans ce cas, ce qui est intéressant c’est qu’ils assistent au processus de construction de la carte et font le lien avec la première partie de l’activité. Personnellement, je pense que c’est plus efficace et cohérent mais ça demande plus de temps.

Vous pourrez ensuite leur proposer de donner à chaque branche une couleur spécifique ou d’ajouter quelques images personnelles (pictogrammes).

5-Exploiter la carte en cours :

Voici quelques idées, mais vous en aurez certainement d’autres.

  • On peut tout d’abord commenter cette carte. En effet sa morphologie peut déjà indiquer que certains aspects du sujet sont plus importants que d’autres aux yeux du groupe (si une branche est plus fournie que les autres). Il y aura peut-être des idées contradictoires ou paradoxales. Ce sera certainement l’occasion de lancer un débat, tout en réutilisant les mots de la carte. A ce moment-là il se passe une chose intéressante : chacun s’approprie les mots donnés par ses camarades, les savoirs sont donc partagés et/ou réactivés de manière très fluide.
  • On pourra bien sûr accueillir de nouveaux mots pendant le débat, chacun pouvant les « accrocher » aux branches de sa carte en fonction de ses besoins.

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  • On peut aussi poursuivre sur le même thème en travaillant à partir d’un autre document (vidéo, audio, texte), la construction de la carte ayant servi ici à mobiliser les ressources, sorte d’introduction vers d’autres découvertes. A l’issue de ce travail elle pourra à nouveau être complétée.
  • Enfin on peut réutiliser le contenu de la carte comme matière première pour :
    – écrire un texte argumentatif
    – préparer une présentation orale

Conclusion :

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Exemple de carte sur le sujet réalisée pendant un atelier

De ce travail à la fois collectif et personnel, chacun ressort valorisé puisque toutes les idées sont prises en compte et partagées. Il n’y a ni bons ni mauvais, les idées sont mises en commun au service de tous.

Les élèves s’investiront dans le sujet car on part d’eux et de leurs connaissances. Ce travail leur ressemble, ils pourront plus facilement se l’approprier. Enfin la construction de la carte (qui pourra s’étaler dans le temps) facilitera le mémorisation à long terme, l’autonomie de la pensée et la maîtrise du sujet. En classe elle permettra aux élèves d’être plus réceptifs.

J’oubliais l’essentiel : cette activité est très plaisante !

Marion Charreau

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